LA TAVERNE - Le potager du paresseux chez les pro

Un association de maraîchers pro qui pratiquent la technique du potager du paresseux qui en plus font du social dans la région de Nantes, cela fait plaisir.

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/la-regrippiere-44330/au-sud-de-nantes-ces-fermiers-bossent-dur-mais-moins-247dde84-4fc1-11ed-9919-8fbf073b2344

difficile de lire l'article car il est réserver aux abonnés ....

oui c'est vrai, mais Phil53 voulait, je pense, nous faire passer un message positif

J'avais eu des contacts lors de mes passages pour des confs dans certaines régions... Je travaille aussi en Est sur le sujet.

J'espère bien que tous les projets à consonance "sociale" ne s'embarquent pas tout le temps, immanquablement, sur la base d'un "esclavage" - au motif qu'il faut "occuper" la main d'oeuvre ! C'est hélas, un tendance. Qui ne plaide pas en faveur de la durabilité des projets ! L'esclavage, on s'en lasse !!!

Mais si phil pouvait nous scanner l'article ?

Désolé, je pensais que vous auriez accès au résumé comme moi qui n est pas abonné. En résumé cves une association qui privilégie le la culture respectueuse du type jardin du paresseux et qui aussi associé le temps de vivre. Justement pas du type esclavage déguisé. Je ne les connais pas directement mais j en ai eu de bons échos. Il y en a d autres qui sont bien plus dans le business bobo ou carrément capitalistique et surfent sur la tendance verte.

Oui, on a le début de l'article.

Et mon commentaire ne visait justement pas ce projet.

Mais beaucoup dont je vois qu'ils s'embarquent les yeux fermés dans diverses voies "esclavagistes", par absence de réflexion sur le modèle technique. L' "intensivité du travail" est trop faible, parce qu'on fait trop de travaux inutiles = combien produit une personne par heure de travail. Si l'intensivité du travail est faible, soit le travail n'est pas rémunéré correctement - "esclavagisme" - soit les légumes sont hors de prix - "bobologie", le marché reste une niche et le modèle n'est pas duplicable à large échelle. Reste une éventuelle troisième voie, plus insidieuse, largement exploitée : multiplier les "stagiaires" et les formations = esclavagisme volontaire obligatoire ! Le modèle micro-ferme en permaculture est très souvent fragile, par absence d'analyse (je l'avais évoqué lors des conférences nationales de la permaculture 2018 - conférences en ligne sur Youtube).

Leur Facebook

https://www.facebook.com/people/La-Terre-Ferme/100066453014148/

Cela s'apparente au sujet de ce fil...

J'ai trouvé ce document, concernant les systèmes "bio", et comparant des itinéraires avec labour et d'autres sans labour.

Ce qui est intéressant :

a) Notez qu'on compare des "systèmes", et non pas, comme le font les jardiniers, une culture... C'est agronomiquement plus "juste".

b) Notez également que, contrairement à ce que pensent la majorité des "écolos-bobos à vision étroite", de plus en plus, les agriculteurs cherchent des évolutions adaptées à la situation : non-labour  en période de crise de l'énergie, biodiversité des sols comme alternative à la chimie...

c) Notez enfin que, comme le dit souvent je ne sais plus qui (son nom m'échappe), rien n'est simple, dans un système complexe... Là encore, les potagistes prédicateurs de "3 trucs simples pour... ceci ou cela", devraient prendre de la graine...(mais bon, ils ne lisent pas ça !)

"Parmi les différents enseignements de cet essai système, les équipes du programme ont confirmé « une meilleure stabilité structurale du sol en techniques sans labour » : « à la surface du sol, on observe moins de battance, plus de mottes et plus de macropores ». La biomasse microbienne est aussi plus développée. Résultat par contre inattendu : la présence de vers de terre est plus importante en zone labourée. Comme piste d'explication, les équipes soupçonnent le nombre important de passages d'outils de travail du sol pour détruire la prairie temporaire dans la zone non labourée. "

Ou encore :

"À noter : l'impact des adventices sur le rendement est variable. Parfois, il est marqué comme en 2020, concomitamment à une implantation compliquée, mais faible voire nul en 2019 et 2021. Il semble que le sans labour rime avec plus d'activité biologique, donc plus d'adventices, et des cultures certes moins denses, mais plus vigoureuses et qui compensent sans doute. »

https://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/bio-et-non-labour-est-ce-possible-217-222242.html

Dans la même veine, ces essais :

https://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/les-couverts-vegetaux-levier-efficace-dans-la-gestion-des-adventices-217-177485.html

Si ces références vous surprennent, je rappelle que le Potager du Paresseux est dérivé de l'agriculture, et non de la "réflexion potagiste" (à l'époque, dominée par la mode de la "permaculture sur buttes"). C'est Manfred Wenz, un agriculteur allemand pionnier du non-labour avec semis direct dans des couverts végétaux qui m'avait inspiré...

Moi, c'est donc ce qui m'inspire...

Allez, une dernière, si les "engrais verts" vous intéressent...

https://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/quel-est-l-effet-fertilisant-des-cultures-intermediaires-217-176732.html


Pour finir donc : attention, il faut ré-interpréter ces informations issues de systèmes agricoles avant de les "appliquer" à la lettre à nos potagers.

Par exemple, la fixation d'azote dépend beaucoup de la richesse ou de la pauvreté en azote minéral d'un sol. Une légumineuse prend d'abord l'N minéral disponible dans le sol avant de "nourrir des rhizobiums" pour que ceux-ci lui donnent l'N de l'air qu'ils sont capables de fixer. Bref, dans un sol riche, elles fixeront peu. Dans un sol pauvre, beaucoup plus. Ces résultats dépendent donc de la teneur en N minéral des sols dans lesquels on installe l'engrais vert ! Et nos potagers, en général, à l'automne, sont riches, voire très riches !!!

merci Didier pour ces documents !
juste une remarque : dans le suivi des essais on voit que non-labour n'est pas égal à un non-travail du sol...

Exact.

Il était important de le préciser. J'avais zappé.