LA TAVERNE - petit vent de révolte à Agro Paris Tech...

désolé, mais des mecs qui crachent dans la soupe, c'est pour moi un vrai scandale de démagogie

si ce cursus est si amoral pourquoi sont-ils allés jusqu'au bout, n'auraient-ils pas du déserter avant, comme les "vrais" courageux pour être en accord avec leur trop beau discours

car finalement que vont-ils faire maintenant avec leur diplôme et bien vivre de rêves, de subventions, d'argent public, et à 35 ans quand ils auront des enfants ils verront que leurs priorités auront bizarrement changées, ou alors ils n'auront pas d'enfants et alors une société future sans enfants n'a pas besoin d'avoir un avenir

Oups, discussion de bistrot.. chope:) (j'arrive pas avec mon portable à glisser les émoticônes)
Je ne serai pas si catégorique, la question est tellement complexe..
Mais je les trouve plutôt courageux, radicaux sans doute. L'avenir s'est eux, et pour eux.

CHP a écrit:

Mais je les trouve plutôt courageux, radicaux sans doute. L'avenir s'est eux, et pour eux.

critiquer la formation dont on vient d'être diplômé, est-ce du courage, le vrai courage aurait été de la quitter avant
beaucoup d'idéologie, écouter les jeunes parler d'avenir c'est "beau", ils vont toujours tout abattre, tout rénover, tout améliorer, l'avenir est devant eux
mais, moi qui ait maintenant un peu de bouteille, je suis plus sur un tiens vaut mieux que deux tu l'auras

quand je regarde des vidéos de maraîchers "bio", la plupart ont l'honnêteté de débuter par "je suis sur du bio intensif", donc loin de l'image du baba aux longs cheveux qui élève des chèvres dans le Larzac

les rêves sont faits pour être réalisés, les fantasmes non... les nouvelles générations ne rêvent plus assez malheureusement

j'ai regardé par curiosité les tarifs, ça donne un bel éclairage sur ces "courageux"

Des ingénireurs qui diffusent une parole différente pourquoi les rejeter?

Tout dépendra de ce qu’ils en feront par la suite.

Adrien a écrit:

Des ingénireurs qui diffusent une parole différente pourquoi les rejeter?

Tout dépendra de ce qu’ils en feront par la suite.

je ne rejette pas leur paroles, tout ce qu'ils disent est de bon sens, et je partage, mais critiquer et appeler à la desertion, le jour de la remise des diplômes, ça ne te semble pas un peu tard?

ça serait comme un discours sur la promotion des objecteurs de conscience à la remise des casoars, à l'école St Cyr sauf que là comme on parle de militaires donc plutôt vers la droite on critiquerait négativement, alors que là comme c'est bobo attitude donc plutôt vers la gauche tout le monde se doit d'applaudir, pour moi les deux attitudes devraient être traitées de la même manière, et comme je l'ai dit au dessus, on ne crache pas dans la soupe, l'attitude la plus noble c'est de refuser la soupe

s'ils échouent dans leurs projets, n'ont-ils pas la roue de secours de faire valoir ce diplôme et donc de rentrer dans le rang, ce que les "vrais" courageux qui auront abandonné avant ne pourront faire... donc on critique en gardant un joker dans sa manche

après jette un œil, au prix des formations, pour moi ça relativise un peu les choses

Moindreffor a écrit:

Adrien a écrit:

Des ingénireurs qui diffusent une parole différente pourquoi les rejeter?

Tout dépendra de ce qu’ils en feront par la suite.

je ne rejette pas leur paroles, tout ce qu'ils disent est de bon sens, et je partage, mais critiquer et appeler à la desertion, le jour de la remise des diplômes, ça ne te semble pas un peu tard?

ça serait comme un discours sur la promotion des objecteurs de conscience à la remise des casoars, à l'école St Cyr sauf que là comme on parle de militaires donc plutôt vers la droite on critiquerait négativement, alors que là comme c'est bobo attitude donc plutôt vers la gauche tout le monde se doit d'applaudir, pour moi les deux attitudes devraient être traitées de la même manière, et comme je l'ai dit au dessus, on ne crache pas dans la soupe, l'attitude la plus noble c'est de refuser la soupe

s'ils échouent dans leurs projets, n'ont-ils pas la roue de secours de faire valoir ce diplôme et donc de rentrer dans le rang, ce que les "vrais" courageux qui auront abandonné avant ne pourront faire... donc on critique en gardant un joker dans sa manche

après jette un œil, au prix des formations, pour moi ça relativise un peu les choses

Dans leur parcours il y a plusieurs aspects.
Ce n’est pas parce qu’ils critiquent une certaine idéologie de la formation que la formation, notamment technique, est mauvaise.
On pourrait appliquer la même analogie à St Cyr au cas où l’idéologie développée lors du cursus était guerrière par exemple.
L’idéologie du parcours serait critiquable mais pas forcément la formation technique.

Par ailleurs ce coup de projecteur est salutaire de la part de gens de «l’intérieur».
Car à l’inverse si c’étaient des gens de l’extérieur on connait déjà la chanson : ils critiquent sans savoir, ils sont extérieurs donc leur jugement est nul et non avenu, enfin bref tout le laius habituel vis à vis des «non spécialistes» (pour faire court)

Par rapport à leur état d’esprit...
C’est en se battant qu’ils ont fait annuler la vente de Grignon à un promoteur.
Même si le principe de la vente perdure au moins ce projet qui ne paraissait pas très respectueux du lieu est annulé.
Des fois en se battant on obtient
https://www.marianne.net/societe/ecologie/agroparistech-letat-interrompt-la-privatisation-du-domaine-de-grignon

Adrien a écrit:

Ce n’est pas parce qu’ils critiquent une certaine idéologie de la formation que la formation, notamment technique, est mauvaise

tout à fait, je ne critique ni la formation, ni le contenu de ce qu'ils dénoncent, c'est la forme qui me gène un peu, ils appellent à la désertion sans avoir eux même désertés, donc faites ce que je dis pas ce que j'ai fait, c'est un peu dans l'air du temps

comme un célèbre youtubeur qui dit ne jamais arroser alors qu'une source coule dans sa serre

En voilà un qui s'explique. C'est un peu long mais c'est l'été  

1) C'est pas nouveau... En 1977, à l'agro de Montpellier, on faisait grève. Et du chahut. Et on invitait les pionniers du bio à nous faire des conférences...
2) Les grandes Écoles ne sont pas faites pour faire la révolution ; comme toutes institutions, elles ont plutôt tendance à maintenir un statu quo... La Vatican, ou le Kremlin ou Danone (qui vire son PDG un peu trop social)...
3) La plupart des jeunes ont encore envie de convertir leurs idéaux en réalité... Les post-68tards ont envahi Ardèche, Larzac, Ariège (des départements ensoleillés), plus que les Ardennes ou la Meuse... Ils ont fondé des communautés... Longo Maï et autres... Aujourd'hui, il en reste quelques-uns... Mais le mouvement a laissé des traces, redynamisé des territoires... Beaucoup d'échecs individuels... Beaucoup devenus gentiment papa-maman dans une maison retapée, gilets jaunes peut-être car frappés par les distances, petits fonctionnaires, agents communaux, maires...
4) Je dois au très médiocre enseignement reçu toutes les connaissances qui me permettent encore aujourd'hui de "penser" au lieu de "suivre"... D'être au lieu d'être un toutou... Une connaissance est un fait... Ce qu'on fait, c'est l'éthique... Et là, il faut des convictions... Quand ingénieur j'ai accepté un boulit au SMIC parce qu'il m'intéressait, chaque fois que je démissionnais parce que cela ne me 'intéressait plus, c'est de la conviction... C'est un fait que beaucoup "pantouflent", sont happés par le confort... Si les hommes étaient tous humains et cohérents, les riches résoudraient les problèmes des pauvres en un week-end... Au lieu de ça, ils se battent pour savoir qui rachètent qui... Et s'envoient en l'air...
5) Donnez-leur rendez-vous dans 30 ans, et là, vous saurez ce qui était de la posture, ou de la doctrine, ou du baratin et ce qui était de la tripe, de la conviction... Je ne serai plus là pour le "final checking" - alors je parie : 5 % de chemins de traverse / 95 % de conformisme... Mais j'ai toujours été pessimiste.

[PS tragique : il y a deux jours, j'apprends que le fils d'un ami assez proche, parti s'installer sur une ferme en Ariège, venait de mettre fin à ses jours... Je ne sais pas plus... Pour les moins résilients, la confrontation à la réalité peut être dramatique !!!! J'ai eu l'exquise chance d'être né dedans ; je n'en ai jamais rêvé ; j'avais subi...]