COURGETTES - prévenir et contenir l'oidium avec de.... l'EAU (1 vidéo)

À l'origine de cette histoire une simple observation de mes courgettes en cette fin de saison 2019.


Toutes les courgettes ont chopé l'oidium comme souvent en fin de saison.

Du coup j'ai taillé dans le vif et effectué une coupe sévère sur tous les plants ce qui de toutes façons n'est jamais une mauvaise chose en fin de saison pour redonner un coup de fouet à certaines plantes.

Après quoi j'ai essayé de faire gaffe à l'arrosage   afin de ne pas mouiller les feuilles comme il est dit de partout (et c'est une grosse connerie   )

Mais bon vous savez ce que c'est on a beau faire attention il y a des éclaboussures et les plants bien que ratiboisés attrapaient de nouveau l'oidium.

Comme je ne laisse jamais la terre en repos j'ai beaucoup semé en ce début d'automne.

Et j'ai recouvert ces semis d'une fine couche d'espèce de fumier pailleux et léger que j'ai récupéré au centre équestre.

Mais ce fumier très léger a besoin d'être humidifié souvent, environ tous les 2 jours.

Et comme j'ai des semis dessous j'ai donc mouillé les planches.

En faisant attention de bien chouchouter les plus beaux plants de courgettes que je voulais faire perdurer.



Pour les autres cela a été douche à grande eau.










C'est alors que je me suis rendu compte que les plants arrosés à grande eau ne développaient plus d'oidium alors que ceux auxquels je faisais gaffe mais qui recevaient tout de même quelques éclaboussures ou une bruine pendant que j'arrosais ce qui était autour en développaient toujours.

Kesaco?  


J'ai commencé à avoir des doutes et je me suis mis à arroser à grande eau tout d'abord les plants les plus moches









Et puis petit à petit voyant que l'oidium ne se manifestait plus À CONDITION que je douche les feuilles régulièrement j'ai douché tous les plants les uns après les autres....





















Et voici le plant du début de l'article

le 13 octobre



et 8 jours après ....


le 21 octobre



Et enfin le plant témoin qui n'a pas été douché et s'est contenté de l'humidité ambiante et de la rosée, il est plein d'oidium






Comme j'avais toujours lu et entendu de partout qu'il ne fallait surtout pas arroser les feuilles j'ai cherché à me renseigner sur le sujet.

Sur le forum Éconologie, Didier Helmstetter m'a mis sur la piste de l'INRA
https://www.econologie.com/forums/agriculture/potager-du-super-paresseux-dans-le-04-800m-t15226-2040.html



Avec ce lien
http://ephytia.inra.fr/fr/C/8082/Courgette-courges-Biologie-epidemiologie

Conditions favorables à leur développement*

Contrairement à beaucoup de champignons parasites des cucurbitacées, les Oïdiums n'ont pas besoin de la présence d'un film d'eau sur les feuilles pour se développer. De plus, au contact de l'eau, les conidies sont plus ou moins altérées, ce qui peut expliquer la stagnation des épidémies durant des périodes pluvieuses.

La température n'est pas un facteur limitant de leur développement qui a lieu entre 10 et 35°C, l'optimum se situant aux alentours de 23-26°C. Leur cycle de développement est relativement court : entre la contamination par les conidies et l'apparition de taches d'oïdium, il peut s'écouler environ 5 à 7 jours. La répartition des deux espèces d'oïdium au cours de l'année, suivant les régions et le type de culture, indique qu'elles ont probablement des exigences climatiques légèrement différentes. G. cichoracearum aurait un développement optimum entre 15 et 26°C sans besoin forcément d'hygrométries très élevées, celui de P. xanthi se situerait entre 15 et 21°C en présence d'humidité. Ces tendances sont parfois à relativiser en fonction des zones de production, des modes de production utilisés…

De plus, notons que l'oïdium apparaît souvent plus grave sur les plantes et les feuilles situées plutôt à l'ombre ou l'intérieur du couvert végétal, en particulier si leur croissance est vigoureuse et sous l'influence de fumures azotées excessives. Les jeunes plantes semblent moins sensibles à cette maladie, ainsi que les tissus sénescents.
La lumière directe et les fortes températures supérieures à 38°C limite le développement de l'oïdium.




J'ai ensuite cherché d'autres infos et, toujours sur le site de l'INRA, j'ai trouvé cette explication
http://ephytia.inra.fr/fr/C/8083/Courgette-courges-Methodes-de-protection


«Rappelons que la pulvérisation ou la brumisation d’eau sur les plantes est une méthode connue depuis très longtemps pour contrôler les oïdiums des cultures.
Elle devra être pratiquée le matin afin que les plantes aient le temps de ressuyer et de sécher rapidement afin de ne pas favoriser d’autres agents pathogènes.»


Le remède (ou tout du moins un bon moyen de prévention) contre l'oidium était donc connu depuis très longtemps.

Et non seulement on n'en parlait nulle part.... mais on plus partout on racontait le contraire...


Je vous invite donc à effectuer les mêmes douches sur vos courgettes en fin de saison et SURTOUT à faire des comparatifs...

Pour ce qui me concerne je vais poursuivre mes douches tous les 2 jours et voir où tout cela nous mène...

Mais à cet instant et depuis une bonne quinzaine de jours de ce traitement à... l'EAU, plus d'oidium sur les courgettes.


NB - je fais un arrosage avec la pomme de d'arrosage en position douche et avec une pression moyenne ce qui veut dire par là qu'il faut maintenir une CERTAINE pression.

Arrosage en plein sur les feuilles quelques secondes, pas besoin de s'éterniser mais bien doucher quand même.

Et surtout le faire RÉGULIÈREMENT.

Sans beaucoup de recul je pense que tous les 2 jours est correct mais vous pouvez essayer d'espacer.


Les feuilles atteintes ne sont pas guéries mais on voit bien que cela stoppe l'oidium.
Les feuilles non atteintes ne développent pas l'oidium

C'est en tous cas le diagnostic que je fais à ce jour.

Je découvre petit-à-petit les multiples facettes de ce forum.

Et je confirme !

J'ai même filmé tout ça l'an dernier et voulait éditer une vidéo sur ce thème justement.

Le "protocole" :

- diverses variétés de courgettes, des jaunes HF1, des vertes maraichères, des rondes de Nice... Toutes de même origine : même semences, mêmes plaques de semis
- un pied de chaque pour forçage dans la serre-tunnel fermée
- le reste, planté plus tard, en extérieur...

L'année a été humide.

Résultat : très vite, dans la serre, c'est cramé par l'oïdium. Et en extérieur, cela reste nickel !


Les années sèches, pour info, j'ai cessé de lutter et de faire quoi que ce soit. Simplement, vers juin, je refais un semis de 3 ou 4 godets. Que je plante donc bien après les autres.

Les "vieux pieds" sont assez vite malade chez moi (je suis dans une sorte de cuvette entourée de forêts ; cela condense souvent, avec des amplitudes thermiques importantes). Et à ce moment-là, les jeunes plants prennent le relais... C'est finalement de loin le moins de travail. Mais il faut de la place, bien sûr ! J'avais observé côte-à-côte, des bourraches levées spontanément depuis des années, toutes de la même origine au départ (un sachet acheté). Les vieux pieds, une fois fleurit, quand les graines se forment, sont cramés de chez cramé ! Et à côté, au contact, un jeune pied est nickel... Je pense qu'une fois qu'il a produit ses graines, le pied ne "se défend plus". Sa descendance est assurée, il peut mourir en paix !

Merci pour cette info, vraiment très intéressante...

merci Adrien pour ce reportage et le partage de tes observations.

did67 a écrit:

... Simplement, vers juin, je refais un  semis de 3 ou 4 godets. Que je plante donc bien après les autres...

même technique pour moi, surtout que la courgette c'est assez facile et rapide d'obtenir un plan !

A cette période de l'année, on ne craint plus le gel, le sol est chaud, pas besoin de "chichis" pour que ça lève, juste maintenir humide et cela pousse comme une fusée !