ACTU DES POTAGERS - Histoire, ou comment on en arrive là

Hello,

J’ai ouvert ce nouveau sujet pour comprendre l’agriculture au XXI siècle
Je commence avec ceci:
https://revue-histoire.fr/histoire-contemporaine/la-modernisation-de-agriculture-francaise-apres-la-seconde-guerre-mondiale/

A bientôt

Un très bon résumé...

Il suffit de rajouter, de ci, de là (machines, pesticides, engrais...), "grâce aux énergies fossiles", et on voit tout de suite ce que cela veut dire !

Et peut-être que le concept "'d'agriculture" est aujourd'hui un peu étriqué - et trompeur. L'agriculteur de 1850 se suffisait à lui-même, et arrivait, en moyenne, à nourrir 10 % de la population nen plus (des producteurs qui s'autosuffisaient). "L'agriculture" nourrissait. Grâce au soleil. Aujourd'hui, "l'Agriculture" (au sens travail des champs et des prés) n'est qu'un petit maillon de "tout ce qu'il faut pour produire la nourriture". Il faut tout l'amont pour avoir machines, carburants, pesticides, engrais... Et il faut tout l'aval pour que ce qui est produit arrive dans la bouche de ceux qui vivent en ville (la majorité de la population française - env 80 %). En somme, "l'agriculture de firme" n'est plus l'agriculture ! Mais 2 % d'agriculteurs nourrissent 98 % de la population. 100 % on pourrait dire, car les agriculteurs eux-mêmes achètent la quasi-totalité de leur nourriture ... au supermarché !

Et par conséquent, faire marche arrière ne va as être simple du tout !!!

[PS : là, j'ai lu parce que cela entre dans mes préoccupations, ou mes questionnements du moment]

cela ne va pas être simple....comme tu dis !
il est pour moi évident qu'il faudra changer certaine de nos habitudes ...et de nos regards ou exigences !
je veux juste prendre une anecdote : lors d'une discutions avec un ami cardiaque aussi, il me parle des difficultés pour les menus avec sa femme car "on ne veux pas manger 2 jours de suite la même chose !"

je suis resté sur le cul ...la diversité de nos aliments aujourd'hui est un luxe et les gens ne s'en rendent pas compte et surtout il ne sont pas prêt a remettre en question leurs réflexions et exigences . ....

Ben oui : je me suis fait la réflexion devant le rayon légumes d'un supermarché !

[Et "bio" ne change pas grand chose ; c'est peut-être un peu moins pire ???]

Tout dépend ce qu’on entend par diversité des menus journaliers
Si on fait des rotations sur une semaine, sans forcer je ne mange pas la même chose chaque jour ou à peu près
Évidemment si on parle de type de nourriture:
Céréales, légumes, fruits, viandes, etc par famille, c’est quasi impossible
Mais pour moi, riz, pâte et lentille sont 3 menus différents
Poulet, porc, bœuf, poisson encore 4 menus différents
Bananes, clémentines, kiwi, pomme
Fromages, yaourts
Etc
Etc
On peut très facilement changer de composition du menu chaque jour ou presque
Oui c’est du boulot:
Courses
Récoltes
Stérilisation de conserves
Place dans le frigo ou le congel
Cuisiner

Ok ça revient toutes les semaines, ça tombe bien je fais les courses 1 fois la semaine
mais la diversité des menus est je pense la meilleure façon d’avoir tous les nutriments dont nous avons besoin sans avoir recours aux compléments alimentaires

Bon ok quand on fait un plat de lasagnes on en a pour 3 jours

A bientôt

Attends, tu es passé vite sur un post un peu au-dessus : on parle de la diversité que tu produis dans ton potager !

Raye tout ce qui est "exotique" dans ta liste ci-dessus et tu verras que ce sera : patates, carottes, céleri, choucroute, navet... et tu recommences.

Très franchement, je n'ai pas de bon souvenir de mes repas d'enfance ! Et encore, j'aime la choucroute ! Mais les haricots verts ramollis en bocaux, salés, je me forçais ! Les fayots, assez vite, tu satures... Enfin moi.

Ah oui j’ai dû lire en diagonale, sorry
Je saute d’un post à l’autre et je fais des âneries
Donc vous êtes sur une culture vivrière autosuffisante
Bon courage alors
Car là en effet c’est mission impossible

À bientôt

Patoche76 a écrit:

Je saute d’un post à l’autre et je fais des âneries

Tu vois, ça arrive aux meilleurs !

Ah, ah, ah
Petit flatteur

A bientôt

Patoche76 a écrit:

Donc vous êtes sur une culture vivrière autosuffisante

On était sur la ferme avant "l'intensification". Donc avant les exploitations agricoles qui, à base de chimie, de pétrole, de machines, assurent cette biodiversité sur nos tables.

Tout n'est pas produit chez nous, loin de là, mais s'il n'y avait pas les exportations de produits agricoles, il faudrait financer toutes nos importations à partir d'autre chose. Pour l'instant, notre balance agro-alimentaire est excédentaire.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2015402

Donc du point de vue de "l'indépendance alimentaire", ce qui est le sujet ici, on reste "indépendant" - même si on n'est pas autonome !

Je ne suis pas sûr du tout que tous ceux qui sont "contre" l'agriculture intensive sont conscients de ce que cela voudrait dire. Ni conscient du fait que cela s'arrêtera tout seul dès que les prix des carburants auront doublé / triplé... Le modèle agricole est tout sauf indépendant, lui ! Ni conscient de ce que cela veut dire pour l'approvisionnement des villes. Et par exemple les 1,8 millions de tonnes d'alimentation qui passent par Rungis. C'est environ 200 semi-remorques par jour !

J'interprête les turbulences qui traversent l'agriculture européenne en ce moment comme les prémisses de ce qui va venir. Peut-être beaucoup plus vite qu'on ne l'a imaginé. Sans être naïf, bien sûr, au point de ne pas voir que les extrêmes droites européennes soufflents sur les braises ! Et cela va peut-être marché.

Ok, je lirai ce post avec plus d’attention
Et oui pas de confusion entre indépendance alimentaire et autonomie alimentaire

A bientôt

Ma petite pierre à l'édifice :

Pour la rotation des repas, depuis que je fais le potager j'ai pris l'habitude de manger souvent les mêmes choses à certaines périodes de l'année (choux, carottes, chicons... en hiver, tomates, courgettes, haricots en été) et à composer un peu avec les bocaux et le congélateur. C'est plus difficile pour les jeunes... Mais comme c'est moi qui fait les courses, ils n'ont pas le choix : plus de concombre ou de tomates "fraîches" en hiver...

Désolé d'en refroidir certains mais, non, on ne va pas passer à un modèle plus vertueux en un tour de main. J'écoutais ce matin un débat entre un représentant agricole et un député écologiste. Le mur est immense. On est dans l'idéologie des 2 côtés.

Perso, j'ai l'impression que le mouvement actuel des fermiers européens (ça commence en Belgique demain) ressemble à un baroud d'honneur pour sauver à tout prix le modèle en place. L'impression surtout que ces braves agriculteurs sont entrain de se faire manipuler profond par leurs puissants syndicats (FNSEA en tête) qui veulent à tout prix que le modèle actuel (qui assure BCP BCP BCP de rente à certains) perdure le plus longtemps possible.

Je suis entrepreneur depuis + de 20 ans. S'ils voulaient que les prix augmentent, surtout avec un syndicat aussi puissant et des moyens de pression (blocage, manif....), il suffirait d'augmenter leurs prix de vente (c'est un peu ce qu'on fait les mineurs par le passé pour augmenter leurs salaires misérables).

Mais, croyez-moi, ils vont obtenir ce qu'ils veulent à court-terme : un chèque (on commence à avoir l'habitude avec Macron) et... des promesses, des délais pour l'application des réformes et des nouvelles normes combien nécessaires à nos écosystèmes. Et rien ne changera encore une fois pendant quelques années jusqu'à nouveau le système se retrouve la tête sous l'eau.

Ce qu'on ne dit pas dans toute cette histoire, c'est que certains ont connu une très mauvaise année agricole en 2023 : qu'on pense aux patates, betteraves et autres qui ont pourri cet hiver sous les inondations et la douceur. Ou encore les céréales trempées cet été et le coup nécessaire en phyto pour éviter les pourritures/champignons...

Bref, ils sont à sec et, comme d'hab, réclament leur chèque à l'État (désolé d'être aussi cru).
Et l'État comme d'hab va se coucher et passer à la caisse pour maintenir la "paix sociale" (et accessoirement les profits de tous ceux qui se gavent sur le boulot de nos fermiers).
Car oui, ils bossent, et pas qu'un peu! J'en connais quelques-un. Ils sont quand même loin d'être tous à la soupe populaire même si pour certains (jeunes, coincés par des crédits ou des mauvaises récoltes) ça peut être très difficile.

Un point super important dans le débat que j'ai écouté ce matin, c'est évidemment la mise en concurrence sur le marché mondial de nos agriculteurs (et des normes qu'on leur impose) avec le reste du monde (je pense au Brésil par exemple pour la législation sur les pesticides). Là, on est clairement dans une abbération totale (tu parlais de Kii Patoche, tu sais d'où ils viennent?).
Du coup, on est obligé de subventionner à coups de milliards (la PAC).
Le consommateur qui paie des impôts paie 2 fois ses fruits, légumes et produits animaux (viande, fromage) : au magasin et via les subventions publiques aux agriculteurs.
Malgré ça, il trouve encore que c'est trop cher. Et je peux le comprendre pour celui qui bosse mais qui est au salaire minimum. Pour lui, clairement, il faudrait une "aide" de l'État ou alors une réforme ambitieuse des salaires minimaux (arrêtons de rêver...).
Mais pour les autres, qui partent en vacances 3 fois par an, ont 2 bagnoles (électriques...) et change de téléphone tous les ans, franchement, ça leur ferait du bien de payer leur bouffe au "prix vérité", surtout s'ils ne veulent plus qu'on pulvérise à 20m de leur pavillon...

J'arrête ici mais pour moi cette (nouvelle) crise pue la récupération politique et financière. Il y a déjà eu 2 mortes malheureusement, pourvu que ça n'aille pas plus loin. On n'en a pas besoin!
Il serait temps que certains responsables arrivent à se mettre à table et discuter sérieusement de leurs problèmes sans devoir systématiquement jouer à qui pisse le plus loin. Il est vraiment plus que temps (cf la guerre d'Ukraine et tous ces pauvres jeunes des 2 camps fauchés à l'aube de leur vie)...