LA TAVERNE - le niveau des nappes phréatiques au 1er mai

Le dernier relevé du service géologique national, BRGM
https://www.brgm.fr/fr/actualite/communique-presse/nappes-eau-souterraine-au-1er-mai-2022

le problème de ces relevés, c'est qu'ils se font dans les endroits où on prélève l'eau, c'est un peu comme si tu prenais 2 seaux, dans le premier tu puises de l'eau et tu mesures le volume, plus tu puises plus le niveau baisse et tu alertes parce que le niveau baisse, alors que juste à côté dans l'autre le niveau n'a pas bougé

actuellement comme on multiplie les forages, les uns influent sur les autres aggravant encore le phénomène

ce qui est pour moi plus inquiétant c'est le niveau des cours d'eau, car beaucoup plus révélateur car ils sont directement en rapport avec la nappe, chez moi on mesure une baisse de la nappe au niveau des forages et donc on annonce des restrictions d'eau, par contre le niveau de la rivière est stable elle donc bien alimentée par la nappe

mais c'est vrai qu'il est urgent d'économiser l'eau, mais comme pour le reste on privilégie l'approvisionnement à la prise de conscience

1) Je ne suis pas d'accord. Le BRGM a un réseau de stations de mesures - des forages tubés. Parfois le relevé est automatisé, parfois il est fait par un agent. Il ne faut pas penser que ces gens ne savent pas où sont les points représentatifs d'une nappe.

Au contraire, on connait avec une grande fiabilité le niveau des nappes... Voilà le réseau de stations pour l'Alsace.



Mais c'est pareil ailleurs, où il y a des nappes (cela ne sert à rien sur un massif granitique, où l'eau est plutôt dans les fissures)...

Et il est bas (plus ou moins selon la région) parce que pour l'essentiel du territoire, elles ne se sont pas assez remplies cet hiver (chez moi, aucun des mois de sept à mars inclus n'a atteint la normale - février cependant quasiment avec 99 % ; sept et mars n'ont reçu que 28 % ou 38 % des précipitations normales ; sur toute la période, c'est les deux tiers seulement qui sont tombés).

Je rappelle qu'en météo, la "normale", c'est la moyennes des années 1991-2020 : c'est donc déjà des moyennes d'un climat réchauffé (et pas, comme beaucoup le comprennent, le temps "normal" qu'avaient connu nos grand-parents). Aujourd'hui, une température en-dessous de la normale donc en bleu sur les cartes météo) aurait très bine pu être au-dessus de la normale il y a 30 ans (donc en orangé) !!! On se dupe tout le temps avec ce langage ambigüe (en statistique, la "normale" n'est pas un jugement moral - "c'est normal" - mais une moyenne d'une série de données).

La nappe phréatique de la plaine d'Alsace, est, pour sa part, alimentée par le Rhin ! Le lit du Rhin n'est pas étanche, et les eaux des glaciers suisses, qui alimentent le Rhin, rechargent la nappe rhénane. Voilà pourquoi il n'est pas choquant - sauf à prôner une nature intouchable et par conséquent le suicide - d'arroser les cultures en Alsace... Dans les limites de la "recharge"...

Donc aucun "mystère" : pas d'eau qui tombe = des nappes qui ne se remplissent pas = niveau bas = nécessité de gérer une ressource devenue rare. Les pluies, à partir de maintenant, ne corrigeront plus les nappes : elles vont être captées par les sols ... ou ruisseler et temporairement gonfler les cours d'eau ; peut-être remplir les barrages s'il y en a - mais les écolos sont contre !

2) Le fait des cours d'eau bas est une AUTRE traduction du niveau des nappes : l'étiage d'un cours d'eau, selon sa situation et hors les jours qui suivent une pluie, et hors fonte des glaces en montagne, ce sont les "nappes qui débordent". Cela fait des sources. Les sources des ruisselets. Les ruisselets des ruisseaux. Les ruisseaux des fleuves. Quand au printemps, il n'y a plus beaucoup d'eau dans les cours d'eau, c'est que le niveau des nappes est bas.

Même chose pour les fontaines de village : l'homme a été capté les nappes sur leur "bord", en été, au plus bas (sans forages à l'époque)... Donc quand une fontaine tarit aujourd'hui, c'est que le niveau est plus bas que cela n'était le cas quand les hommes ont réalisé ces captages il y a 1 ou 2 siècles.

NB : beaucoup de fontaines sont aujourd'hui alimentées par le réseau d'eau potable pour "faire beau" - donc évidemment elles coulent même en été ; je parle de fontaines traditionnelles... Dont nombre sont taries aujourd'hui

Ah l'eau ! vaste programme comme aurait dit le grand Charles ! ...et vaste débat !

ce qui a mon avis est certain :
* sans il n'y a pas de vie donc bien ultra précieux donc il faut en prendre soin
* on utilise de l'eau de haute qualité (potable) pour des usages qui ne le mérite pas

did67 a écrit:

1) Je ne suis pas d'accord. Le BRGM a un réseau de stations de mesures - des forages tubés. Parfois le relevé est automatisé, parfois il est fait par un agent. Il ne faut pas penser que ces gens ne savent pas où sont les points représentatifs d'une nappe.

je ne nie pas qu'on dispose d'un bon maillage, et qu'on connaisse bien le niveau de la nappe, mais quand j'ai travaillé avec l'agence de l'eau, on est allé à la source historique de l'Escaut pour y déverser symboliquement des bouteilles d'eau venant de nos différents cours d'eau car, la source historique est à sec, là oui on sait que la nappe à baisser, l'eau apparaît quelques dizaines de mètre plus loin

la nappe chez nous est fracturée, donc l'eau y entre vite mais elle en sort aussi vite, donc comme tu le fais remarquer chaque coin a sa propre nappe qui a ses propres caractéristiques

ici pas de pluie, mais les sources coulent, la terre sous le foin est humide, froide mais humide je repique sans arroser et cela même après plusieurs semaine sans pluies, alors qu'en sol nu, c'est sec, mon voisin arrose (potager où les adventices sont exclues et où le motoculteur sévit), un autre jardinier aussi en conventionnel, n'arrose pas mais espère la pluie et se désole

donc on pourrait croire qu'on manque d'eau et pourtant, les fraises restent petites parce qu'il y en a un nombre très très important, là un peu de pluie permettrait de faire gonfler un peu les fruits je pense, un fruit c'est 95% d'eau

pareil pour les groseilles qui ont l'air petite, il me semble que l'an dernier avec un temps beaucoup plus humide, elles étaient plus grosses, un peu comme les mûres très grosses l'an dernier

par contre les feuillages sont verts et ne souffrent absolument pas

je pense qu'il y a tout de même un phénomène local autour des zones de pompages, l'agence de l'eau nous l'expliquait maquettes à l'appui, c'est un peu mécanique