ORNE - Présentation Milien61

Bonjour à tous,

Je me présente donc.

Je potage depuis maintenant plus de 5 ans dans l'Orne avec un déménagement entre temps il y a 2 ans (à côté de Moulins-la-Marche). J'ai donc dû tout recommencer à partir d'une prairie, mais c'est largement faisable d'avoir un premier potager dès la première année.

Je ne suis pas un professionnel, c'est un potager familial+++ (petite et grande famille, amis, pour le troc...). J'y passe pas mal de temps car je suis en cours de formation en naturopathie. Ma femme aussi et du coup elle m'aide pour les coups de bourre.

Ma pratique du potager est cohérente avec ce que je suis : je fene beaucoup pour reprendre l'expression de Did67 (paillage avec du foin), je produis d'ailleurs mon foin sur 6000m² environ, je travaille peu mon sol, je compose en place, je n'utilise aucun produit, je laisse faire le plus possible la nature.

Peut-être qu'un jour je pourrais lié mon activité professionnelle avec le potager. En tout cas, je doserai avec ma femme pour continuer le potager avec une production "large" avec un peu d'activité professionnelle (à deux aussi) pour payer les factures...

Voili voilou.

A bientôt sur le forum.

Milien

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Bienvenue, Milien61

Bonjour,

Avec 6000 m², en effet, tu peux être autonome... D'un côté un vaste verger très basse densité (pour que même les arbres grands, la lumière rentre), hautes tiges, et basse intensité, qui, outre des fruits, produit la biomasse (à partir de la "fertilité naturelle", telle qu'elle peut se reconstituer sans intrants, sans travail, sans rien - c'est évoqué dans ma dernière vidéo).

Et de l'autre le potager... Ou entre...

J'ai toujours pensé que le PP se prêtait bien à la culture d'aromatiques / plantes médicinales. Mais je n'étais jamais "tombé" sur un projet sérieux !

Bonjour Didier,

Oui, 6000 m² ça aide, mais ça demande du travail et de la force physique. Le point difficile, c'est le ramassage que je ne peux pas mécaniser avec mon petit tracteur. Du coup, on ramasse à l'ancienne : à la fourche.

En ce qui concerne un potager dans un verger basse densité, j'ai commencé à potager de cette manière : sur la moitié sud de chaque arbre sans dépasser l'aplomb de l'arbre. Ca fonctionne car le potager a du soleil, n'a pas trop de concurrence racinaire. Mais je conseille à ceux qui veulent partir dans cet optique de bien réfléchir le potager afin de s'assurer qu'il reste compact et non décousu ou avec beaucoup trop de contours et allées à entretenir. Il faut penser au fenage (donc au passage des ballots ou d'une grande remorque, ce qui nécessite des allées plus conséquences proche de chaque zone), à l'arrosage, aux distances parcourues...

Et puis j'ai déménagé et je suis reparti d'une prairie sans arbre. J'ai replanté mais sur les contours du potager uniquement (des arbustes de max 2 mètres de haut à maturité). Ce qui m'a permis de faire un potager compact.

La naturopathie conseille effectivement des plantes (potagères, aromatiques, condimentaires, médicinales). J'ai déjà pas mal d'aromates dans le jardin. Et je suis en train de sélectionner des plantes médicinales et potagères qui pourraient faire office de couverts végétales. Car je pars sur une rotation de 5 ans avec sur 3 années un enchainement 1 de céréales d'été (maïs, tournesol, quinoa), 1 de moutarde puis 1 de céréales d'hiver (blé, avoine, seigle). Et j'envisage de ne pas fener ces zones là. Et en contre-partie faire un couvert végétal utile à plusieurs fins. Faire travailler le sol et ses organismes, limiter les plantes adventices, attirer de la faune auxiliaire, m'apporter nourriture ou tisanes. Je teste dès mars/avril 2023. L'avenir me dira si c'est concluant.

Mais la naturopathie n'est pas uniquement ça (c'est ce que croit beaucoup de personnes). C'est bien plus. On travaille aussi sur les dimensions mental et émotionnelle. Et je vais pouvoir coupler les deux activités (potager/naturopathie) en travaillant sur le contact physique avec le sol, le lien avec la nature, l'art-thérapie à partir du potager... Les enfants n'adorent-ils pas mettre les mains dans la terre, sauter dans les flaques de boues, utiliser le matériel naturel pour faire de l'art, se rouler dans l'herbe ? Ils le font instinctivement. Et ils ont raison car cela leur fait du bien.

Je ne sais pas si c'est un projet "sérieux". En tout cas, le potager en lui-même restera familial. Car dans mon idée, dès qu'un potager devient commercial, on tombe à un moment donné sur les notions de productivité, d'efficience, de rendement... Et on se met la pression, et pour en vivre on n'a pas la tête froide, on ne prend plus le temps de réfléchir, et on est attiré par des solutions toutes trouvées qui ne sont pas forcément adaptées ou bonnes pour notre sol. C'est ma vision des choses, qui ne concerne que moi. Et je respecte la vision des maraichers qui nourrissent une petite partie de la population. Je respecte un peu moins les industriels du maraichage qui nourrissent la plus grande partie de la population.

Bon je m'arrête là, je n'ai pas envie de te concurrencer, Didier (le roi de la vidéo longue !).