ANIMAUX - Doryphore, drôle de machine

J'ai de nouveau eu à lutter - n'ayant que quelques rangées de pdt, j'écrase les doryphores. Il est important de ne pas trop en rater au début. Ce sont ceux ayant passé l'hiver sous terre qui fondent les nouvelles colonies. Ils sortent quand la température du sol a été favorable à la germination des pdt. Ces adultes se nourrissent, s'accouplent, puis la femelle pond jusqu'à 400 oeufs.

Ensuite, le développement est exponentiel : chaque adulte qui vous échappe va pondre. Il fera des centaines de petits, qui vont pondre...

C'est donc au début qu'il faut être très vigilant. Je n'étais pas assez dans mon potager.

Pour votre information, cette drôle de machine inventée par un agriculteur bavarois. Il y a un petit modèle avec une roue et un guidon de vélo, les rabatteurs étant animés par une perceuse à accu... Jusqu'au gros modèle sur tracteur à 4 rangs, avec un mécanisme à double sens : un rouleau qui tourne dans un sens, puis un autre, derrière, dans l'autre...

L'agriculteur en question a une formation en mécanique agricole.

C'est vraiment bien pensé : les tôles verticales rabattent les doryphores dans les bacs. Sur le grand modèle, c'est bacs sont trainés par des chaines, ce qui fait qu'ils glissent dans le creux du sillon et n'abiment pas les plants. A l'arrivée, on attend quelques temps, les doryphores restant prostrés dans le bac mais des auxiliaires, tels les coccinelles, se réveillent plus vite et s'échappent...

[C'est sous-titré, vous pouvez activer la traduction]

https://www.youtube.com/watch?v=VuJfnDxClQ0

J'ai regardé en vitesse.

L'imagination et le génie humain, c'est ça qui nous sauvera!

Pas de problème avec les doryphores chez moi pour l'instant, heureusement. Après, sur les hauteurs du village il y a des champs de patates "conventionnels" partout et vu ce qu'ils balancent dessus, ça me protège peut être???

C'est une curieuse bestiole : au tout début, je n'en avais pas. Seul potager à la ronde, je me croyais protégé...

Cela n'a pas duré : au bout de 2 ou 3 ans, tout à coup, il y en avait... Tombés du ciel ??? J'avais oublié que cela volait, ces bêtes.

Et maintenant, chaque année, ils ressortent du sol. Et pas la peine de disséminer les pdt à gauche à droite au milieu d'autres plantes, à la mode permacole : cette année, quelques pieds spontanés, disséminés de la sorte, ont été les premiers ravagés de haut en bas. A l'écart, j'y prête moins attention ! Et donc la femelle fondatrice a pu pondre tranquille, et les générations se sont succédées...

Et du coup, je réalise un peu tard que ces pieds à l'écart sont de véritables "élevages". Comme je n'y prête pas attention, ils se sont développés, se sont surement enterrés pour mieux surgir l'année prochaine... Et comme ils savent voler...

ça me rappelle un post sur un autre forum pour autre chose que du jardinage
l'intervenant disait "ça me semblait plus naturel"
et oui une levée spontanée semble bien naturelle et on s'en réjouit sauf que c'est le nid qui va donner naissance à tous tes ennuis futurs

le trop "naturel" n'est pas forcément "LA" meilleure idée

Idem pour moi il y a quelques années avec ces "jolis papillons blancs" qui volaient au-dessus de mes choux!

Ah, le con! Si j'avais su à l'époque...

Moindreffor a écrit:

le trop "naturel" n'est pas forcément "LA" meilleure idée

Tout particulièrement, quand il s'agit d'un parasite d'introduction récente qui n'a pas de prédateurs chez nous. C'est le cas du doryphore. Pour d'autres, il y a une régulation mais pas aussi efficace... La majorité des "emmerdeurs" sont des introductions (drosophile de Suzuki, teigne du buis, teigne du poireau - pas la mouche ! -, aleurode, etc).

Alors, après une phase invasive explosive, à condition de "ménager" le prédateur quand il existe(pour la piéride, co-habiter avec les guêpes polistes et les frelons européens par ex), cela se stabilise...

Notons qu'on raisonne là à l'échelle du vivant : le doryphore, un siècle après son introduction, n'a pas encore de prédateur efficace (il y a bien une punaise qui le pique et le suce, mais elle n'est pas à la hauteur du problème). Dans d'autres cas, des prédateurs d'espèces voisines présentes chez nous, se "recyclent". Dans l'est de la France, la teigne du poireau après avoir été un vrai problème régresse : il y a d'autres teignes chez nous. La teigne du buis aussi...

ton plant spontannée de patate sort des radars, il est venu tout seul donc ça donnera ce que ça donnera pas la peine d'y porter plus d'attention que ça vu que je n'ai rien fait

sauf que tu viens de donner une belle réserve naturelle à un ravageur, donc il faut porter autant d'attention à ce qui pousse tout seul qu'à ce qu'on a nous même semé