LA TAVERNE - Quelle méthode utilisez-vous pour la conservation de vos légumes ?

Bonsoir à tous, malgré la météo qui fût capricieuse, j'ai la chance d'obtenir des résultats corrects dans ma région Ardéchoise. Certes maintenant il faut trop chaud, les salades en souffrent mais dans l'ensemble je n'ai pas à me plaindre.
L'excédant de production m'a obligé dans un premier à congeler, petits pois, fèves et haricots.
Par la suite j'ai utilisé la lacto-fermentation pour les haricots, courgettes et ratatouille crue.

Mes 16 pieds de tomates fournissent les sauces.

D'ailleurs à ce propos, je réfléchissais à essayer la greffe, mais au bout du compte, le risque de mildiou sur une quantité moindre de pieds de tomates pour plus produire, engendre des risque de perte plus important...à voir.

La stérilisation que se soit au gaz sur trépied en moyenne 1h15 ou sous pression 20mn, n'est pas toujours rentable à ce jour, de même pour l'électrique (plus pratique).

Pour la lacto je verrai, le gout est annoncé un peu différent mais cette méthode garantie la conservation des nutriments sans cuisson, ni interne, ni externe.

Quels sont vos retours à ce sujet ?

pour nous TOUT au congélateur !

c'est la méthode la plus simple; il faut avoir connu le développement de cet outil électro-ménager dans les campagnes à partir des années 70 pour comprendre le + que cela apporté par rapport aux autres systèmes !
même la MSA organisait stage et imprimer des fascicules pour son utilisation c'est dire !

Mon congélateur est un petit coffre et pas de place pour un autre donc autre choix obligatoire.

Moi aussi, c'est congélateur : beaucoup trop d'échecs avec les bocaux de conservation, et nous n'aimons pas trop les légumes lacto-fermentés....
Hélas, le congélateur n'est pas très grand.
Donc, quand les porductions sont abondantes, nous donnons à la famille, aux amis, aux voisins...

Je fais aussi un peu de tomates séchées au soleil.

Idem ici. Au congélateur avec blanchiment 2-3 minutes avant.
On a une grande cave donc 2 grands congélateurs (en plus, en cave ils consomment beaucoup moins car t° plus fraîche).

Je suis revenu des autres techniques, exception pour les sauce à base de tomate ou les confitures/gelées de fruits.
Là le PH acide garantit une bonne conservation en bocal minimum un an.
Pasteurisation au "stérilisateur" électrique de 60 minutes à 100°.

Une autre technique qui peut marcher, pour les soupes, c'est aussi pasteurisation et, ensuite, stockage au frigo. 3 mois de conservation minimum.

Je trouve dommage qu'il n'existe pas de service "public" où l'on pourrait venir avec ses préparations et où celles-ci seraient mise en bocaux et stérilisées (la vraie stérilisation, 130°) par un professionnel avec l'équipement adéquat (étuve...).

ludowan a écrit:

Une autre technique qui peut marcher, pour les soupes, c'est aussi pasteurisation et, ensuite, stockage au frigo. 3 mois de conservation minimum.

J'ai un ami qui a déshydraté des légumes (je ne me rappelle pas lesquels exactement), réduits en poudre, et mis en bocaux.
En hiver, il rajoute de l'eau, et ça lui fait de la soupe...

Pour les choux la lactofermentation, ce n est tout a fait du choux de choucroute mais ça ressemble.
Pour les autres légumes cette solution ne me convient pas gustativement.
Pour les tomates, betteraves rouge, céleris plutôt la stérilisation solaire. Ce n est pas facile de doser la chaleur avec l expérience je réussi quand même. Je me sert aussi du soleil pour précuire certains fruits que j essors a froid puis fait des confitures
Les haricots vers plutôt le congélateur, il ont meilleurs goût. C est vrai que c est beaucoup plus simple et il faut avoir du temps pour faire autrement.
Je fait des essais de déshydratation, ça me semble bien pour les fruits et champignons aussi tomates.

La choucroute, c'est une lactofermentation "de masse" (dans un grand récipient)...

bonjour,bonsoir

pour la 1ere fois,je tente la conservation de carottes,panais et pommes de terre dans du sable.

mais,les pommes de terre commencent à sortir de long germes et les panais aussi.

qu'ai je mal fait ?

dans des cagettes j'ai découpé et placé un sac poubelle dans le fond et qui remonte sur les cotés,pour obtenir un truc "étanche" et ainsi éviter que le sable ne se barre partout.
j'ai déposé un fond de sable puis disposé les légumes à plat sans qu'ils se touchent,j'ai recouvert de sable et j'ai fait une 2e couche etc.... jusqu'à couvrir la dernière couche de légumes avec du sable.

ces cagettes sont dans le sous sol semi enterré,où il fait doux pour le moment (environ 16-18°) mais ça descend petit à petit quand le froid s'installe en extérieur et il y fera 8-10° au plus froid cet hiver.

merci

Tu as tout mis ? Il ne te reste pas les mêmes légumes, même culture, même récolte que tu n'as pas mis ainsi ? Pour savoir si le sable humide a eu une influence.

Normalement, c'est la dormance qui joue...

Selon les variétés de pomme de terre, celle-ci est plus ou moins longue (la dormance) - donc cela germe plus ou moins vite. Sur les fiches techniques, c'est la note "conservation" : plus elle est élevée, et plus la germination est tardive... [voir fin du document de la chambre d'agriculture - on n'y pense jamais lorsqu'on choisit ses variétés et c'est dommage !]

Donc pour la pdt, pour moi, cela se joue entre la caractéristique de la variété et des températures très élevées pour une conservation... La conservation commerciale se fait en chambre froide, vers 6 ou 7 °C (on peut aller jusqu'à + 4°C, en-dessous, elles prennent un goût sucré).

https://www.jbbernard.fr/blog/cultures/conserver-les-pommes-de-terre/

https://aura.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Auvergne-Rhone-Alpes/AB_Pommedeterre_conservation.pdf

Cela se conserve aussi mieux au sec. D'où la ventilation des entrepôts (aussi pour pas que le CO² s'accumule et pas que le tubercule, qui est morceau de tige vivante, ne meurt).

Parfois le mieux est l'ennemi du bien. Chez mes parents, on versait les sacs de pomme de terre en tas, en vrac, dans une cave noire.

à 4°C les pommes de terre ne noircissent pas comme dans le frigo ? Moi je vie en appartement et je n'ai pas de cave alors je stocke mes pommes de terre dans des paniers avec un torchon dessus . D'ailleurs je pense que bientôt je vais me fabriqué mon panier à patate . Je ne sais pas si vous connaissez c'est un panier qu'en châtaignier . Mais je n'ai que mon appartement pour les stocker à 18°C comme je chauffe mon appartement .

Fauchelevent a écrit:

à 4°C les pommes de terre ne noircissent pas comme dans le frigo ? Moi je vie en appartement et je n'ai pas de cave alors je stocke mes pommes de terre dans des paniers avec un torchon dessus . D'ailleurs je pense que bientôt je vais me fabriqué mon panier à patate . Je ne sais pas si vous connaissez c'est un panier qu'en châtaignier . Mais je n'ai que mon appartement pour les stocker à 18°C comme je chauffe mon appartement .

Peut être as tu un balcon avec un coin à l'ombre et hors pluie ?

A bientôt,

Patoche76 a écrit:

Fauchelevent a écrit:

à 4°C les pommes de terre ne noircissent pas comme dans le frigo ? Moi je vie en appartement et je n'ai pas de cave alors je stocke mes pommes de terre dans des paniers avec un torchon dessus . D'ailleurs je pense que bientôt je vais me fabriqué mon panier à patate . Je ne sais pas si vous connaissez c'est un panier qu'en châtaignier . Mais je n'ai que mon appartement pour les stocker à 18°C comme je chauffe mon appartement .

Peut être as tu un balcon avec un coin à l'ombre et hors pluie ?

A bientôt,

Malheureusement non . Mais peu être je pourrais le stocker dans la cabane du jardin qui est pour tout le monde faudrait juste pas que les gens me les vols et puis l'été il fait hyper chaud dedans.

j'ai quelques carottes et panais ,le tout coupé en morceaux qui sont au congèle,mais le manque de place dans le congèle a demandé une autre technique de conservation.

un truc vu plusieurs fois en vidéo que j'ai tenté de refaire avec le sable,il était humide lorsque je l'ai sorti des sacs (2 sacs de 35kg) et il a semblé bien seché depuis.

pour les PDT,j'ai monalisa et belle de fontenay.

Belle de Fontenay est notée 2 dans le doc de la Chambre d'Agri. La plus mauvaise note... Monalisa, c'est 5 (moyen)...

monalisa j'en fais depuis 12 ans
belle de fontenay c'est la 1ere année.

comme je l'avais expliqué,je ne sais plus où (peut etre dans le carnet de suivi de mon potager),je fais la monalisa depuis longtemps,car j'aime son gout et depuis 3 ans j'ajoute une variété en plus que je change chaque année pour tester et soit remplacer monalisa,soit la compléter.

j'ai déjà testé bintje,cherie et cette année belle de fontenay.

Fauchelevent a écrit:

à 4°C les pommes de terre ne noircissent pas comme dans le frigo ? Moi je vie en appartement et je n'ai pas de cave alors je stocke mes pommes de terre dans des paniers avec un torchon dessus . D'ailleurs je pense que bientôt je vais me fabriqué mon panier à patate . Je ne sais pas si vous connaissez c'est un panier qu'en châtaignier . Mais je n'ai que mon appartement pour les stocker à 18°C comme je chauffe mon appartement .

C'est important que ce soit du châtaigner ? Ça joue sur la conservation ?

Joël a écrit:

Fauchelevent a écrit:

à 4°C les pommes de terre ne noircissent pas comme dans le frigo ? Moi je vie en appartement et je n'ai pas de cave alors je stocke mes pommes de terre dans des paniers avec un torchon dessus . D'ailleurs je pense que bientôt je vais me fabriqué mon panier à patate . Je ne sais pas si vous connaissez c'est un panier qu'en châtaignier . Mais je n'ai que mon appartement pour les stocker à 18°C comme je chauffe mon appartement .

C'est important que ce soit du châtaigner ? Ça joue sur la conservation ?

Non je ne crois pas mais c'est comme ça qu'il faisait à noirmoutier dans le temps .

Un site de vannerie sympa ici

A bientôt,

J'ai aussi des levées spontanés de patates au jardin en cette fin octobre.
Niveau conservation, je pense que ça dépend à quel moment tu as récolté (si la peau était déjà bien ferme).
Belle de Fontenay (délicieuse) est une précoce donc peut être moins adaptée à la conservation?
Pour les panais et carottes, je pense que c'est normal qu'ils refassent un peu de feuilles (la plante est vivante). Ça ne devrait pas trop jouer sur leur conservation.
Le problème depuis quelques années, c'est les "coup de redoux" en plein hiver où on atteint des 15° en plein janvier. Là certaines plantes se réveillent un peu trop tôt...

Sinon, pour patates et carottes, la méthode que j'utilise c'est purée puis congélation.
C'est ce qui prend le moins de place et tout est déjà prêt quand tu décongèles...

Comme je l'ai indiqué on n'a plus de place dans les congeles

C'est pour ça que j'ai tenté une autre méthode de conservation.

Merci

Je fais un retour sur la lacto-fermentation tant mise en avant pour la conservation sans énergie.

Avec un dosage de 20 à 30 g/litre d'eau le résultat pour courgettes, ratatouille est absolument négatif.
Pour les haricots, après les avoir bien rincés et mis à la vapeur ils sont mangeables sans plus avec un goût acidulé. Bref certainement bien en tant de guerre mais vraiment pas à mon goût.

Les vidéos en ligne pourtant supposées de sources correctes, comme par hasard ne permettent pas de commentaires.

Bref tout est jeté à l'exception de quelques bocaux pour le chien, cela me servira d'exemple pour la prochaine saison.

J'avais fait tardivement l'acquisition d'un stérilisateur, ce dernier devra être plus utilisé la prochaine fois.

Mon petit congélateur (choix effectué par manque de place) contient quelques haricots, fèves, pois, cerises, le reste de place est pour le pain au levain.

Lacto j'ai été aussi déçu lors de mes tests il y a quelques années.
Pour les betteraves rouges, ça passait encore après 1 an.
Le goût est spécial, effectivement. Je pense que c'est apprécié dans les pays de l'Est où ils sont plus amateurs.

Je m'étais aussi laissé emballé par l'aspect "zéro énergie"...

Le stérilisateur (enfin pasteurisateur car la vraie stérilisation, c'est 130°) fonctionne très bien pour moi avec les préparations acides (à base de tomate ou de fruits) : 60 minutes à 80° avec des bocaux à couvercles à visser (neufs les couvercles).
Bocaux conservé ensuite à la cave.

Avec les légumes verts, on n'a pas obtenu de bons résultats non-plus... Je pense qu'il aurait fallu plus les saler et pasteuriser plus longtemps.
Du coup, je fais encore des soupes "vertes" que je pasteurise mais je conserve les bocaux au frigo, 3 mois maximum et là ça se garde bien.

Ah, je vois que je ne suis pas le seul...

J'avais connu dans ma jeunesse. Mes parents n'avaient alors pas encore de congélateur (dont le prix était alors équivalent à 6 mois de SMIC, on l'a oublié ; et mes parents, petits agriculteurs, étaient très loin de gagner un SMIC !)...

Et je n'ai plus jamais essayé depuis - hormis la choucroute, bien sûr ! Pour le chou, on est habitué. Pour le reste, bof...

Mais c'est vraiment une question d'habitudes alimentaires. C'est comme manger des chenilles - c'est excellent comme protéines. Mais bon, pour moi, bof... J'ai croqué quelques sauterelles ou termites grillés en Afrique... Pas mauvais, mais bof...

Mais certaines personnes ont une "souplesse" de ce point de vue, que je n'ai pas. Je pense à ces émissions de télé où des journalistes-baroudeurs se trouvent confrontés à des plats insolites - genre oeufs d'hirondelles pourris en Asie, ou cervelle de singe chaude d'un animal décapité devant vous... J'ai connu bien moins extrême en Afrique et pourtant je n'y arrivais pas - j'utilisais alors l'argument faux-cul que ma religion me l'interdisait pour ne pas vexer mes hôtes. Sinon, je vomissais, c'était encore moins poli !

oui je le redis le congélateur a était une véritable révolution dans les campagne au tout début des années 70. d'ailleurs les femmes ne si sont pas trompées, et les organismes type MSA,CFPPA, etc..., non plus qui ont organisés des formations et éditer des livret de recette et bonne pratique de ce nouvel outil. ça était aussi "émancipateur" pour les femme de la campagne que l'eau courante,la mobylette, ou la machine à laver le linge...en tout cas ici dans le sud-ouest...et je pense aussi ailleurs !

Chez nous, chose insolite, ce sont mis en place village par village des "coopératives" avec un énorme congélateur collectif à compartiments, au centre du village. Tu adhérais et cotisait, moyen quoi tu avais droit à un compartiment cadenassé. Le local était ouvert en permanence...

Va faire ça aujourd'hui ! Ce serait défoncé, même à la campagne...

Et cela a disparu quand les congélateurs individuels sont devenus abordables...

ludowan a écrit:

Le stérilisateur (enfin pasteurisateur car la vraie stérilisation, c'est 130°) fonctionne très bien pour moi avec les préparations acides (à base de tomate ou de fruits) : 60 minutes à 80° avec des bocaux à couvercles à visser (neufs les couvercles).

C'est aussi de l'énergie... Mais comme tu as des panneaux, tu peux "piloter" vers l'autoconsommation...

[Je dis donc ça d'une manière générale, car on a tendance à considérer que les vieilles méthodes sont forcément écolo - alors que céramique et verre sont des gouffres énergétiques lors de la production, y compris le recyclage s'agissant du verre ; seule la réutilisation permet d'amortir le gouffre énergétique sur des années... Mais pour la majorité des gens, c'est comme ça que faisait nos grand-parents, donc c'est forcément écologique...]

Au risque de passer pour un complotiste...et pourquoi pas ! Le stress de la coupure de courant existe et le l'ai connu en Creuse. Presque une semaine sans courant suite à une tempête, j'ai dû utiliser le groupe électrogène pour injecter dans le réseau déconnecté en plus des bougies et à l'époque une lampe à pétrole (sous pression) Colman super efficace.
Réfrigérateur, plaque et four électrique le tout contrôlé par linky, le téléphone portable traçable, la voiture électrique et ses bornes de recharge par carte bleue bien sûr... Forcément pour notre confort, of course.
Un "simple bouton" pour calmer les exaltés et tout rentre dans l'ordre.
Alors oui, j'ai voulu testé la lacto et finalement une petite partie au congélateur et tout le reste en stérilisation semble une solution plus appropriée.

je pense que vous prenez la question à l'envers, pourquoi vouloir conserver?
et Didier devrait être le premier à répondre à cette question

mon grand-père avait de la salade toute l'année sans serre chauffée, je voudrais être capable d'en faire autant, pour les légumes racines le silot est un excellent moyen...

il y a le haricot vert, le flageolet et le haricot grain, mon beau-père conserve les pommes qui viennent d'un verger où on vous dit quand et quoi cueillir pour en faire quoi et les conserver combien de temps

j'ai testé la pâte de fruit, 2 ans après, toujours excellente

et après ben, y a le légume et le fruit de saison, mais nos grandes surfaces nous ont formatés aux cerises fraîches à Noël et autres...

la stérélisation est pour moi un très bon moyen, ma mère à testé la réutilisation de bocaux du commerce, un bocal de haricots verts en verre, mis dedans des tomates réutilisation du même couvercle et hop à la cocotte minute, et bien ça marche, faut arrêter de croire à tous les discours de la société de consommation, on vous dis il faut changer les élastiques chaque année, ma grand mère tirait dessus et tant qu'il n'y avait pas de signes d'usure ils repartaient pour un tour

le congel est d loin beaucoup plus pratique, et je suis de l'avis de Ludo, je privilégie le plat cuisiné, c'est ce qui prend le moins de place

la ratatouille n'est pas un plat du Nord, comme l'endive au gratin n'est pas typique du Sud...

faut aussi savoir ce qu'on veut

Silo, pâte de fruit, confiture etc sont d'autres moyens de conservation. Sans congélateur - qui effectivement comporte une part de risque quand il y a une coupure de courant. Une année, au retour de vacances, tout nageait dans le congélateur : un orage violent, le disjoncteur avait disjoncté... Et ne s'est pas réarmé tout seul !

J'ai maintenant un A+++ (ancienne classification) qui "résiste" 36 heures... Les pannes de plus de 36 heures sont rares - mais arrivent. Donc oui, le congélateur a été un gros progrès - dans le sens où cela a permis de conserver sans trop dénaturer goût et aspect - et en même temps un nouveau risque.

Une forme de conservation vraiment "écologique" qui s'est perdue, avec l'uniformisation des variétés au niveau national voire mondial : mes parents avaient des poires et des pommes de garde, qu'on récoltait en septembre ; elles étaient alors dures et vertes comme des cailloux... Puis cela reposait sur des clayettes dans la cave, et vers Noël, c'était un délice absolu, fondantes, aromatiques... On en avait jusqu'en février-mars ! Il y a un poirier de ce type dans la prairie à côté de mon potager. Personne ne ramasse ! Dommage que je ne sache pas greffer, car il est vieillissant et finira par tomber comme la pluspart des arbres hautes tiges de cette prairie... La majorité est déjà tombée...

On avait donc une panoplie de variétés allant des "poires de la moisson", mures dès juillet, qui ne se conservait pas 2 jours et elles étaient blettes, jusqu'à ces variétés de garde... Cela faisait quand même 6 mois de poires (ou pommes) sans rien...

Pour les poires, les poires au sirop en bocaux prenait la relève. Bon, aujourd'hui, on chasse le sucre. A l'époque, nous étions minces comme des clous, et un peu d'énergie nous faisait du bien !!! Regardez les photos de classe des années 60 : quasiment jamais, vous ne verrez un seul gamin obèse (il y avait quelques rares cas d'obésité maladives - dérèglement hormonal, etc).

En 50 ans, nous avons tout réussi : combiner des méthodes énergivores avec des fruits insipides et l'obésité ! Bravo ! Où va-t-on dirait le vieux con que je suis devenu ?

A noter qu'on aurait pu continuer à sélectionner ce type de variétés. Mais avec les chambres froides et divers gaz qui retardent la maturation (qui le sait ? Voir : https://www.francebleu.fr/infos/agriculture-peche/faut-il-se-mefier-du-gaz-de-conservation-utilise-par-les-producteurs-de-pommes-en-touraine-1442928357), la recherche agronomique avait trouvé une autre voie... Plus vorace en énergie, mais comme l'énergie ne coûte pas cher, on sen fout ! Pour l'instant. [L'énergie ne coûte toujours pas assez cher pour qu'on se préoccupe de méthodes "low energy"]

J'écoute, j'apprends, je teste, j'échange. Voilà aussi pourquoi ma présence sur ce forum.
Malheureusement je n'ai pas eu la chance d'avoir connu mes grand-pères donc pas de transmission de ce côté.
Lectures et vidéos sont les seules bases que l'on peut obtenir avec, je le reconnais, quelques fois des âneries.
Ma génération d'homme ayant vécu trop souvent à la ville a plus consommé du loisir (sports...) que l'une des bases de la vie : bien se nourrir.

De toute façon cette approche n'est pas facilement accessible financièrement (prix du foncier). Pour ma part la recherche d'indépendance m'a fait venir au jardinage.
Dans ma famille je suis le seul à m'intéresser à la chose.

Dans tout cela il me reste le souvenir de l'existence de mes grand-mères, l'une avec une vie laborieuse et j'en passe et l'autre ayant fini sa vie dans un petit village à plus de 300 km de ses enfants, profitant d'un petit jardin attenant où j'ai pu voir quelques légumes pousser lors des vacances.

La cave, sorte de caverne l'alibaba, toujours fraiche, servait de stockage pour le vin et quelques outils ou fruits.

Tout cela a, au fil du temps, fini par être bétonné par mon père, comprenez chers amis qu'il est plus important de permettre l'accès à son camping car! Tristesse.

D'une époque ou mes anciens jardinaient par nécessité on est passé à une période où les enfants découvrent les légumes dans le rayon du supermarché, rayon accessible uniquement en passant devant les produits fabriqués industriellement.

Dans cette situation la conservation des légumes est soumise à une seule règle : l'approvisionnement des rayons.

Je suis un peu dans la même situation que toi, jolijojo : parents et grands-parents de milieu ouvrier, personne pour m'initier au jardinage.
Et je suis seul dans mon entourage à m'y intéresser : ma femme ne mets pas les pieds au jardin, même pas pour récolter une salade...

J'ai été très long à prendre conscience de cette rupture. J'ai eu la chance et malchance, à la fin des années 50, d'avoir un père agriculteur-maraicher (vente de plants). Chance, car je suis encore aujourd'hui, "réaliste" sur la réalité d'un potager et de l'agriculture. Du travail que cela représente. Des risques. Chance surtout que l'ascenseur de la République me permette des études à l'agro... J'ai pu comprendre, me doter de nouveaux "outils" intellectuels. Chance donc d'être un agronome qui sait traire une vache, dresser un boeuf, bêcher avec une grande efficacité, ou conduire une machine agricole... Ou immobiliser une vache en la prenant par les naseaux et en tournant brutalement la tête sur le côté en enfonçant le cou avec l'autre coude... Quand tu parles comme ça à un paysan, il t'écoute ! Mais cette jeunesse était aussi une malchance : pas de place pour ne "rien faire" - jouer, lire, rêver... C'était donc un potager-corvées (la ferme aussi)... Ce qui explique l'invention, sur le tard, du potager du paresseux ! Produire pas mal, mais en en faisant le moins possible. J'ai donné jadis !!! L'infarctus ne me laisse pas le choix, de toute façon...

Du coup, il y a plein de questions que je ne me pose pas : dans quel sens planter un bulbille d'oignon (si, si, j'ai reçu un mail d'une fille, avec une photo d'un oignon ayant le feuillage à l'envers, me demandant quelle maladie c'était et comment y remédier - réponse simple : il suffit de planter dans le bon sens !), à quelle profondeur, les écartements, je fais tout ça "machinalement"... Du coup, je n'en parle pas dans mes livres. Pour moi, c'est anecdotique... Mais je progresse : je me rends compte que cela ne l'est pas pour tous ! Jeune, j'en ai chié. Maintenant, j'en profite...

En revanche, mes études et ma "carrière" me permettent aussi de relativiser ces "savoir ancestraux", qui ont  clairement leurs limites : nouvelles découvertes depuis (mycorhizes par ex), techniques sans travail du sol (impensables à l'époque), changement climatique (début novembre, nous n'avons toujours pas connu de gelée ! Impensable du temps de mon père, où les premières gelées blanches coïncidaient avec la rentrée, qui était alors mi-septembre), nouvelles variétés résistantes à telle ou telle maladie (on a parlé ailleurs des tomates PhR)... Non, la génétique ne s'est pas arrêtée en 1950, voire, pour certains en 1850 (ah les Vilmorin et Clause !).

Ce qui me rend triste, c'est que beaucoup, aujourd'hui, n'utilisent pas le fait qu'ils n'ont pas été formatés. Ils n'ont parfois qu'une chose en tête : refaire comme les anciens ! Tout ça pour ça ? Dommage de gaspiller la liberté !

Parlant de réchauffement climatique , j'ai mangé une fraises aujourd'hui .

Fauchelevent a écrit:

Parlant de réchauffement climatique , j'ai mangé une fraises aujourd'hui .

Ici, dans le Nord, je mange encore régulièrement des framboises.

Ici, je mets quasiment tout au congélateur. Seules quelques poires au sirop/vin rouge sont mises en bocal. Les pdt sont conservées à la cave. Les potirons/potimarons/butternuts sont encore dehors dans l'abri de jardin et le plus possibles de légumes restent dans le potager...tant que je ne vois pas de ravages de rats-taupiers et qu'il ne gèle pas de trop.